Je profite d’un moment de rĂ©pit dans mon quart de 2h pour prĂ©parer mon billet pour le blog. Je m’étonne toujours quand je dis mon quart de deux, car si je ne m’abuse un quart de deux dans le système dĂ©cimal c’est 0.50 et si j’utilise le système sexagĂ©cimal, la base 60, c’est 0.30 donc dans tous les cas je devrais veiller soit 0.50 du temps soit 30 minutes. Vous me suivez ! Encore que je ne dĂ©veloppe pas sur un système binaire.

Et puis d’ailleurs pourquoi je m’étends sur une telle hypothèse de calcul, non dĂ©nuĂ©e de sens certes, mais loin de toute rigueur scientifique ou mathĂ©matique, la fatigue sans doute. Le dĂ©lire de l’immensitĂ© ocĂ©anique Ă  l’instar des plongeurs avec le mal des profondeurs ou les alpinistes avec le malaise de l’altitude m’aurait-il atteint ? Que nenni ! Aujourd’hui, nous sommes le 12 dĂ©cembre 2012 Ă  12heures 12 minutes et 12 secondes et je viens d’avoir 57 ans soit 5 + 7 = 12. Le 12.12.12.Ă  12.12.12 j’ai 12.

Je lance un appel aux aficionados de la numérologie pour me communiquer toutes informations utiles, objectives, structurées, mathématiquement éprouvées sur l’importance d’une telle série de même nombre sur mon avenir pour les 12 prochains siècles.

D’aucun de mes amis, ayant suivi des rites initiatiques aux sciences ésotériques d’origines christiques, arrivent par une simplification dont je n’ai pas saisi l’arbitraire calcul à un résultat de 3.3.3 à 3.3.3 pour 3. Je les suspecte d’une manœuvre dilatoire pour minimiser ce phénomène exemplaire dans la vie d’un être humain. Qu’importe, j’ai 57 ans, je suis vivant, encore en bonne santé et en vacances pour 19 x 12 jours = 231 soit 2+3+1 = 6 qui divisé par 2 donne 3. Hé, hé aurais-je découvert la subtilité de leurs connaissances.

Bref, laissons de côté ces théories fumeuses pour des nouvelles plus concrètes. Nous sommes partis de Las Palmas jeudi 6/12 à 17h30 par un temps super calme, mer miroir vent 0. Donc une brise Volvo à 5 nœuds. Départ de Las Palmas

Le vent est monté par la suite nous permettant de suivre la route tracée sur la carte avec un vent de travers, idéal, de 12 à 15 nds. Samedi soir les conditions de vent sont devenues plus soutenues avec 20 nœuds mais surtout une mer beaucoup moins clémente avec une houle croisée de 2 à 3 mètres désagréable. Résultat après quelques heures de ce régime shaker ou Orangina, secouez moi, secouez moi, Stanley nous a lâché une nouvelle fois. Cette fois-ci c’était avec Brigitte. Un pilote chacun, la balle au centre.

En garçon prĂ©voyant, suite Ă  la casse de la courroie du pilote automatique entre Palma de Majorque et Carthagène (cf : le billet MURPHY) j’avais fait en sorte de pouvoir utiliser le pilote dĂ©diĂ© Ă  la barre de secours, l’ancienne barre franche. J’ai donc installĂ© ce pilote qui, au bout de quelques dizaines de minutes a dĂ©crochĂ©. DĂ©sinstallation, reparamĂ©trage et rĂ©installation et remise au placard. La tĂŞte du vĂ©rin s’est cassĂ©e nette donc plus de possibilitĂ© de le fixer sur l’axe de la barre franche. Pilotes automatiques contre Ă©quipage 3 Ă  0.

RĂ©sultat des courses depuis dimanche matin nous devons nous relayer toutes les 2 heures Ă  la barre dans une mer croisĂ©e, c’est roll and roll. Et c’est carrĂ©ment plus du tout la mĂŞme traversĂ©e que nous entreprenons, fini les loisirs, le temps libre, c’est l’usine. J’en vois qui rigole. Et bien si ! Nous ne pouvons mĂŞme plus prendre le petit dĂ©jeuner ensemble sur la terrasse il y a en a toujours un qui est au travail Ă  barrer Ă©nergiquement en bavant devant le repas que s’enfile l’autre bien calĂ© Ă  la gite. GalĂ©rien de tous les pays …

Pour couper cette monotonie nous rappelant bien trop le rythme métro, boulot, dodo nous avons décidé malgré tout de tester notre matériel de pêche. Comme nous sommes quasiment ignorants en matière de pêche nous avons vu à un moment la canne donné des signes d’agitation puis plus rien. Nous en avons conclu qu’il y avait bien eu une touche mais qu’il n’était pas urgent pour autant de relever la canne et que nous le ferions avant la nuit.

Brigitte étant parti se reposer, pour son quart de sommeil de 2 heures, me laissant seul avec la barre, la mer agitée, rough disent les anglais, et ma canne à pêche. Comme de plus nous naviguions plein vent arrière, en ce moment là, avec les voiles en ciseaux, allure demandant une concentration intense pour éviter les empannages sauvages et violents (si vous ne comprenez pas tout ces termes marins demandez, nous vous expliquerons), je n’ai donc à aucun moment pu surveiller la canne jusqu’au moment où j’ai entendu un grand crac. Je me suis retourné et j’ai vu le fil pendouiller lamentablement au bout de la canne. Je pense que nous avons ferré un gros voire un très gros poisson suffisant pour me faire perdre 30 mètres de fil et les deux appâts hameçons. Poissons contre équipage 2 leurres à zéro.

Pour agrémenter quelque peu cet austère billet nous vous faisons partager quelques vues de notre non moins austère environnement.

coucher de soleil coucher bis réveil d'une baleine Mindelo_100.jpg nos amis les dauphins

La suite du Cap Vert avant la traversée normalement prévue mardi 18 si tout va bien.

A bientĂ´t