Non, je ne délire pas nous somme bien partis le vendredi 24 août en fin d'après-midi.

Toute la journée et la veille, par un prompt renfort d'amis, nous n'avons eu de cesse de déménager l'appartement et entasser tout ce que nous avions projeter d'emmener avec nous dans le bateau. Je tiens particulièrement à les remercier (Marc, Valérie, Françoise) d'autant que se sont greffés des problèmes divers d'électricité de dernière minute, histoire de pimenter le départ. Merci également à ceux qui se sont donnés rendez-vous au bateau pour sabler un champagne délicieux (Marc, Sylvie, Marie-Jo, Jean-Marie, Francoise) et également ceux qui nous ont téléphoné pour prendre des nouvelles et nous souhaiter un bon voyage. Donc, jusqu'à là tout va bien.

Direction Palma de Majorque pour ramener mon fils Gwénaël chez lui après être venu nous aider à préparer l'ensemble du gréément avec des épissures au top de chez top. Merci fiston. Un peu de moteur pour sortir du golfe, voiles et cap sur Palma. La fin de journée du vendredi se déroule normalement avec du vent modéré, le samedi journée idem avec parfois un peu de moteur. En début de soirée le vent est devenu irrégulier, pas de vent, moteur, 15nds et d'un coup en l'espace de 5 mn de 17 nds celui-ci est monté à 27 nds établi avec une mer grosse, à partir de ce moment là le vent n'a eu de cesse de monter avec des rafales à 39 nds et une mer de plus en plus grosse, 5 mètres de creux au moins, des vagues déferlantes au point d'arroser fréquemment le cockpit voire de rentrer à l'intérieur.

C'était une navigation que je qualifierai de "rock'n roll" tellement ça secouait et ça tirait sur la barre. Après 4 heures à barrer dans cette machine à laver je relais Gwenaël et quelques minutes après, même pas 5, la barre s'est mise à tourner dans le vide, elle n'agissait plus sur le gouvernail. La barre de secours a été très rapidement posée, elle était prête au cas où (ça sert d'être pessismiste, réaliste-pragmatique), nous avons essayé de reprendre notre route initiale mais avec ce genre de barre et les conditions de mer qui ne se calmaient pas nous avons décidé de lancer un appel d'assistance pour avarie, il était 1 heure du matin.

Les secours espagnols sont arrivés sur place vers 3 h mais n'ont pu procéder immédiatement au remorquage, nous avons dû continuer sur notre cap très inconfortable mais néanmoins sécurisé pour récupérer le bout de remorquage au jour, vers 7 heures du matin pour ensuite être remorqué pendant 5 heures pour atteindre le port de Palamos au nord de Barcelone.

C'est pour cela que nous sommes déjà de retour. Après réparation des cables de la barre (j'en avais en double) qui avaient donc cassé, entre autres, sous la pression exercée nous sommes repartis mardi, Gwenaël ayant pris un avion à Barcelone pour rentrer sur Palma, pour arriver mercredi 29 à notre port de départ après plus de 24 h de navigation au moteur, faute de vent suffisant. Cette Méditérrannée, fidèle à sa réputation !

Donc arrêt technique, changement du secteur de barre, des cables, révision du mât qui bouge à sa base, organisation du bord, etc... Revenir pour mieux repartir n'est ce pas ce que l'on dit, Elle commence bien cette année sabbatique, qui devrait être sympathique, espérons qu'elle ne soit pas pathétique.