Eh oui, la Mascotte n’a pas fonctionné, nous avons dû retourner à la marina du Marin samedi après-midi. Nous étions bien parti pour faire route vers la Dominique, en passant par le rocher du diamant qui peut présenter des aspects bien particuliers selon l’angle de vue, avec un stop soit à Saint Pierre, soit dans une anse (une calanque pour les méridionaux). chevalier casqué Le lion Dark Vador

Vu l’heure tardive de dĂ©part nous avons optĂ© pour l’anse. Le choix s’est portĂ© sur Grande Anse car celle-ci est Ă©quipĂ©e de bouĂ©es d’amarrage et compte tenu du vent qui soufflait Ă  25-30 nĹ“uds en rafale, j’ai trouvĂ© plus sĂ©curisant que de jeter la pioche. Donc prise acrobatique de la bouĂ©e, amarrage, tout « baigne ». Grand Anse 1 Grand Anse 2

Brigitte suggère de tester le guindeau pour nos prochains mouillages. Comme celui-ci est neuf, installĂ© depuis le mois de juillet, testĂ© Ă  son installation mais jamais utilisĂ© puisque nous n’avons pas eu l’occasion de pratiquer de mouillage… il semblerait que nous ayons un faible pour la sĂ©curitĂ© et le confort des marinas (je sais ça fait « petit bourgeois Â» et pas navigateur pur et dur mais nous assumons), je rechigne Ă  le faire pensant que cela ne sert Ă  rien, je le rĂ©pète il est neuf. Donc devant l’insistance de Brigitte j’enclenche le fusible, dĂ©marre le moteur, mets le contact sur On et j’entends le relais qui s’enclenche, clac, clac, mais pas de mouvement sur la poupĂ©e du guindeau.

J’entreprends de tester le câblage avec mon beau mĂ©trix , merci Marc, l’électricitĂ© arrive bien au relais, ressort bien du relais et n’arrive pas au guindeau. Les cosses semblent ĂŞtre desserrĂ©es, je m’apprĂŞte Ă  donner un tour de clĂ© plate et stupeur les deux goujons sur lesquels sont vissĂ©es les cosses me tombent dans la main, cassĂ©s net. VoilĂ  la panne ! Le contact avec le moteur Ă©lectrique ne peut pas se faire puisqu’il n’y a plus de contact. Qu’à cela ne tienne, je dĂ©monte le guindeau de son support et je dĂ©visse le moteur Ă©lectrique et lĂ , surprise, re-stupeur et incomprĂ©hension, de la rouille s’écoule du couvercle dĂ©vissĂ©. L’ensemble du bobinage, les charbons, les contacts tout est rouillĂ©, comme si l’ensemble avait trempĂ© depuis des mois dans de l’eau vaseuse.

Certes nous avons eu parfois des conditions de mer un peu houleuse avec des paquets de mer par-dessus le bateau et donc de l’eau est rentrée dans la baille à mouillage par le conduit de la chaîne, mais elle n’a jamais stagné, s’est toujours évacuée. Par contre celle qui a pénétré dans le moteur électrique, pourtant à priori étanche, n’a pas pu s’évacuer correctement, d’où l’oxydation rapide des composants électriques.

Donc nous voilà dans l’incapacité de pratiquer les mouillages à venir, sauf à remonter le guindeau tel quel et à l’utiliser à l’ancienne, c'est-à-dire manuellement. Je n’en ai pas particulièrement envie d’une part et un guindeau électrique, s’il peut ponctuellement être utilisé à la main, n’est pas non plus conçu pour une utilisation prolongée de cette façon d’autre part. charbons et contacts Rotor Rotor et aimants

VoilĂ  la raison de notre retour au Marin pour rĂ©parer, en fait trouver un nouveau moteur. Petit bĂ©mol c’est que les trois « ships Â» spĂ©cialisĂ©s n’ont pas ce produit en stock, n’en commandent plus ou attendent d’avoir une commande Ă  passer. Il me reste Ă  contacter un « ship Â» en mĂ©tropole et Ă  me le faire livrer par transport express. Je dois reconnaĂ®tre que cela commence Ă  bien faire et use le moral comme le portefeuille.

D’un autre cĂ´tĂ© se sont des problèmes relativement bĂ©nins pas insurmontables et selon les Ă©quipages rencontrĂ©s nous voyons que nos petits malheurs, rĂ©currents certes, sont moins graves que certains qui ont cassĂ© leurs Ă©tais ou haubans, ou tel autre qui a cassĂ© le pilote automatique, puis son pataras, son moteur et in fine se prend la bĂ´me dans la tĂŞte avec 4 jours d’un Ă©tat quasi comateux oĂą son Ă©pouse, prĂ©cĂ©demment assommĂ©e, elle aussi avec la bĂ´me, s’est demandĂ©e s’il ne fallait pas lancer un appel de dĂ©tresse. Pour couronner le tout, ils avaient un Ă©quipier Ă©tranger avec qui la comprĂ©hension s’avĂ©rait difficile et qui ne possĂ©dait aucune notion de voile. Il a servi de pilote automatique d’appoint. RĂ©sultat : 31 jours pour faire la traversĂ©e. C’est la mer, la voile et comme dit Brigitte, toujours un brin fataliste « c’est comme ça ! »

Une fois de plus nous reculons pour mieux sauter, mais de reculade en reculade, notre prĂ©vision de voyage Ă  Cuba s’est transformĂ©e en visite de Porto Rico et mĂŞme cela risque d’être alĂ©atoire, le temps ne reculant jamais, lui. Enfin nous verrons bien ; nous sommes toujours « on the road again ». HĂ©, elle n’est pas belle cette chute, hein !

A bientĂ´t.