Comme le titre du blog l’indique, nous voilĂ  Ă  nouveau en route pour le Maroc, cette fois-ci et plus prĂ©cisĂ©ment le port de Mohammedia. Pourquoi cette destination ? Parce que nous voulons nous rapprocher des Canaries petit Ă  petit sans attendre les bonnes conditions pour faire le chemin en une seule fois. Les conditions mĂ©tĂ©o actuelles, successions de dĂ©pressions et anticyclone pas Ă©tabli (vous avez notĂ© au passage, j’espère, le vocabulaire spĂ©cialisĂ© employĂ©, hein !) font qu’il est difficile d’obtenir plus de trois jours de temps correct pour naviguer sans se faire bousculer.

Aux dires d’autres navigateurs et suite Ă  mes lectures le port de Rabat est très dĂ©licat Ă  passer du fait de la prĂ©sence d’une barre lorsqu’il y a de fortes houles et c’est justement ce qu’on trouve en ce moment en mer. Donc rabattons-nous (oui, je l’ai fait exprès !!) sur Mohammedia qui possède une petite marina et qui se trouve Ă  mi-chemin d’Agadir notre prochaine escale si la… La rĂ©solution de ce subtil rĂ©bus vous donnera la raison : Mon premier est une conjonction de coordination Mon deuxième est un adjectif possessif Mon troisième est le symbole chimique de l’oxygène Mon tout est le sujet de conversation commun, rĂ©current mais nĂ©anmoins convivial avec les autres navigateurs quelque soit leurs nationalitĂ©s.

Donc, nous sommes partis de Rota à 16h30 le 5 novembre avec un vent portant d’une quinzaine de nœuds. Malgré ces bonnes conditions j’ai préféré rester au moteur toute la nuit car nous avons dû traverser le rail de Gibraltar et slalomer entre les paquebots, pétroliers et autres cargos. J’ai même été obligé, à deux minutes d’une collision annoncée sur l’AIS et le radar, de reprendre la barre, de virer à bâbord avant de reprendre mon cap pour laisser passer un cargo qui manifestement se fichait royalement des règles de priorité en mer. D’accord il est plus gros, c’est une bonne raison. Sous voile j’aurai été moins réactif surtout seul dans le cockpit. Conclusions maintes fois exprimées, l’AIS c’est super, le radar c’est très bien mais une bonne paire d’yeux c’est mieux. Le reste de la traversée s’est déroulé tranquillement sous voile et au moteur, quand le vent a calé à 7 nœuds, à jouer à cache-cache avec les orages. Encore une fois merci le radar qui nous a permis, non pas de passer entre les gouttes mais d’éviter le plus gros des orages. Impressionnant ces éclairs en mer. Nous avons eu aussi la surprise de découvrir, au petit matin, un poisson volant qui est venu mourir dans le cockpit. Je ne pensais pas qu’on puisse voir ces poissons si haut en latitude. Qu’on en trouve sur les ponts des bateaux vers les Canaries ou le Cap Vert mais à la hauteur de Rabat, je l’ignorais. poisson volant poisson volant 2

Nous sommes arrivés à Mohammedia mercredi matin à 4 heures UTC. Depuis nous alternons les sorties en fonction des orages et de la pluie, encore et encore. Bon, il fait moins frais qu’à Rota c’est mieux mais nous n’aurons pas d’insolation non plus. le port la medina medina medina 2 monument monument 2

Aujourd’hui, nous sommes le 10 novembre et nous allons prendre soit un taxi collectif soit le train pour aller visiter Casablanca qui se trouve à une vingtaine de kilomètres mais qui ne possède pas d’équipement pour l’accueil des bateaux de plaisance. Dans cette marina nous sommes peu nombreux, un bateau polonais qui est reparti hier, un finlandais arrivé un jour avant nous, 2 jeunes allemands arrivés quelques heures après-nous avec un poker de Jeanneau 8,25m en provenance de Kiel, chapeau les jeunes un poker et un suédois qui s’est amarré ce matin.

Certains d’entre vous vont rire, je vois d’ici leurs sourires moqueurs, si, si, j’ai les noms, je m’efforce de faire des phrases comprĂ©hensibles en « shakespearien Â» et j’arrive mĂŞme Ă  me faire comprendre. Arriverai-je Ă  ĂŞtre fluent Ă  mon retour ? That is the question ?

A bientĂ´t