Après un mois en Martinique et particulièrement au Marin, il était temps que nous repartions. Le quotidien de la marina devenait ennuyeux. Si après une transat c’est bon de retrouver un ponton, de l’eau et l’électricité, après 30 jours cela pèse un peu car, surtout au Marin, il n’y a pas grand-chose à faire surtout sans véhicule et à 310 euros la semaine, la location s’apparente à du racket.
Donc cap sur La Dominique que nous atteignons après 18 h de navigation. Nous mouillons sur bouée dans la baie de Portsmouth où nous retrouvons nos voisins du Marin, Marlène et Aurelio d’Abaco et un couple d’allemand rencontré à Carthagène sur Hanta Yo.
La visite de Portsmouth est rapide car la ville, disons le gros bourg, se compose d’une rue principale, pittoresque certes mais réduite. L’accueil des Dominiquais est sympathique. L’arrivée dans la baie s’effectue avec les « boat boys » qui se chargent soit de vous amarrer si vous prenez une bouée, c’est notre cas, soit vous proposent des visites de la rivière indienne ou des produits du terroir, ceci dans un climat serein.
Il faut rappeler qu’il y a encore quelques années La Dominique était quasiment désertée par les plaisanciers du fait d’agressions, vols et pressions intolérables de la part des « boat boys ». Ceux-ci ont mis en place une association, agréant de fait des « boat boys » pour rendre service aux plaisanciers, surveiller et sécuriser la zone de mouillage. Résultat : j’ai compté jusqu’à près de 80 voiliers dans la baie !
Une fois la ville découverte, la clearance effectuée auprès des douanes, nous avons visité la rivière indienne, un cours d’eau se jetant dans la mer où la végétation luxuriante donne un décor extraordinaire ; décor qui a d’ailleurs été utilisé pour le deuxième Pirate des Caraïbes avec Johnny Depp.
A la différence de la mangrove que nous avions visitée en Martinique, celle-ci n’est pas constituée uniquement de palétuviers mais de toutes sortes d’arbres présents en Dominique dont des cocotiers, des bambous, de la canne à sucre sauvage etc.
L’habitat est constitué principalement de cases en plus ou moins bon état d’entretien, que se soit à la campagne ou même dans les villes comme Portsmouth et surtout Roseau la capitale.
C’est ce qui fait le charme et le dépaysement de cette île, sans compter sur la population aux accents très rasta.
Le carnaval, comme partout dans les caraïbes, est un moment important mais à la différence de la Guadeloupe et de sa débauche de costumes, celui, plutôt ceux de La Dominique sont simples, très simples. Les costumes : de la fabrication avec les moyens du bord, papier, plastique, chiffons. La musique : un gros poids lourd avec sa remorque et dessus une sono à faire pâlir Pink Floyd ou les Stones et les gens dansant derrière. Le plus curieux est que ce style de carnaval se déroule également dans les villages les plus reculés de l’île. Nous avions loué un 4x4 et effectivement tous les villages traversés résonnaient des sonos installés sur des camions et les gens derrière, bière ou rhum en main et hop, c’est la fête.
Le lendemain nous avons parcourus l’île dans tous les sens pour visiter le plus possible de sites incontournables, comme la réserve des indiens caraïbes dont nous n’avons vu que de rares spécimens possédant encore les traits de leurs ancêtres, la grande majorité étant métissée avec les noirs. Leur réserve tient plus de l’écomusée en essayant de montrer la vie telle qu’elle pouvait se dérouler il y a plusieurs siècles tout en sachant que leurs traditions ont quasiment disparu, hormis folklorique. Quant à leur langue, celle-ci n’existe plus du tout, personne n’en a gardé le moindre souvenir. Ils parlent anglais ou créole. Dommage pour eux.
La visite de l’intérieur de l’île nous a permis de contempler la luxuriante végétation. Nous avons partagé notre véhicule avec un couple de bordeaux, Danielle et Franck sur Adagio, dont nous avions fait la connaissance de Franck à Puerto Calero aux Canaries et qui sont arrivés à La Dominique 2 jours après nous.
Après une semaine nous avons décidé qu’il était temps de reprendre notre route pour nous diriger vers les Saintes distantes d’une trentaine de milles et récupérer notre moteur de guindeau.
A bientôt.